Comment parler du Cours à quelqu’un qui ne veut pas entendre parler de spiritualité?

Nous serons tous, à un moment ou un autre, face à une personne proche en difficulté qu’on ne peut pas aider en parlant directement de la spiritualité. Il est néanmoins possible d’encourager un processus d’introspection et de prise de conscience d’une façon très douce et simple, selon les principes du Cours, en évitant toute idée ou terme qui pourrait mettre mal à l’aise la personne. Voici quelques idées:

Une réserve de bien-être intérieure
On commence avec l’idée que nous possédons tous des réserves de bien-être intérieur, une capacité à être heureux et en paix. Il est arrivé à chacun d’entre nous de se sentir bien, ou même très heureux, alors que les circonstances extérieures n’étaient pas spécialement bonnes. Ce qui signifie que tout le monde a connu des moments de bien-être sans pouvoir dire que c’était à cause de quelque chose de particulier à l’extérieur.

Puis on aide la personne à comprendre que ces réserves sont bien plus grandes que nous ne le pensons. En fait, elles sont tellement grandes que nous pouvons nous y ressourcer même quand les choses tournent au vinaigre dans nos vies. Ces réserves de paix et de bonheur seront toujours là, même si les circonstances de notre vie nous trahissent.

Une décision et un décideur
Puis on pose la question: « Qu’est-ce qui, en nous, décide d’aller vers cet endroit de force et de paix intérieure? » Il y a une partie de nous qui décide d’y aller, ou non. Une partie de nous qui parfois décide d’y aller et à d’autres moments choisit de rester fixée, focalisée et quasiment obsédée par ce qui se passe dans nos vies, au lieu de retourner à l’intérieur pour retrouver ces réserves de bonheur et de tranquillité. Cette partie de nous décide selon ce qu’elle veut éprouver de la vie: la dépression ou le bonheur, le conflit ou la tranquillité.

On se met toujours sur un pied d’égalité avec l’autre : en soulignant que nous éprouvons tous cette difficulté à toujours choisir le bonheur plutôt que la colère ou le chagrin. Et c’est tout. Si on arrive à parler de ça, c’est déjà beaucoup. On aura renforcé le bon en la personne, sa capacité à être heureux quoi qu’il se passe dans sa vie. Et on aura parlé de notre Décideur intérieur, la partie de nous qui doit choisir ce qu’il veut éprouver dans la vie.

La résistance et notre attachement à notre souffrance
Si on pense qu’on peut aller plus loin, alors: On essaie de trouver la légèreté dans la situation, en riant de voir comment nous pouvons tous vouloir continuer à être malheureux alors que nous pourrions relâcher un peu notre insistance sur notre malheur. Et en cela nous sommes tous pareils (c’est très important). Ce qui introduit l’idée de la résistance, et de la peur de l’Amour, sans en parler directement.

Si on pense qu’on peut en parler, on peut dire que cette difficulté vient du fait que nous sommes très attachés à notre souffrance, bien plus que nous le croyons. Dire ‘non’ à notre souffrance semble presque une sorte de trahison d’une partie de nous, comme si nous devions abandonner quelque chose d’important ou de précieux. Une partie de nous ne veut pas aller vers la douceur et relâcher nos jugements, les jugements par rapport à d’autres personnes ou nous-mêmes, qui sont en fait la même chose. Oui, nous sommes confus (et non pas ‘idiots’) et nous pouvons préférer garder notre attention fixée sur le malheur de notre situation au lieu de penser à la paix que nous avons toujours à l’intérieur de nous.

Une présence intérieure de patience et de douceur
Pour terminer, on renforce l’idée que, bien au-delà de notre confusion à vouloir rester avec notre souffrance, notre tristesse ou notre colère, il y a cette réserve de bien-être, comme une sorte de Présence à l’intérieur de nous, qui nous invite à retourner vers le calme et le bonheur.

C’est déjà une très grande partie du processus de relâchement que le Cours appelle le pardon authentique, ce qui est la pratique du « miracle »: une autre façon de voir sa situation où on relâche son insistance sur la dévastation dans sa vie (« Un miracle est une correction … Il regarde simplement la dévastation et rappelle à l’esprit que ce qu’il voit est faux. » W-pII.13.1).

Nous pouvons appeler ceci un « miracle de la perception », et tout le monde peut le pratiquer, qu’il soit familier avec le langage de l’esprit ou non. C’est juste un changement d’orientation à l’intérieur, et rien de plus.

6 réflexions sur “Comment parler du Cours à quelqu’un qui ne veut pas entendre parler de spiritualité?

  1. Merci pour ce propos qui me rappelle encore une fois ma propre confusion et combien je suis attachée à la nostalgie, à la culpabilité .
    Bon dimanche

  2. Excellents conseils pour une aide « efficace » car elle ne « bouscule » pas l’interlocuteur qui refuse la notion de spiritualité, et elle permet à l’aidant de « garder la distance », la neutralité, afin de ne pas prendre sur son dos la souffrance de « l’aidé ».
    Pour ma part, il me semble plus difficile de garder cette distance lorsqu’il s’agit de ma propre souffrance lorsqu’elle est d’ordre physique, et je me fais souvent « avoir », même si je sais « intellectuellement » qu’elle non plus n’est pas « vraie » au niveau de l’Être Essentiel UN en moi, mais une simple information que mon corps m’envoie pour me signaler un désordre intérieur à rectifier (à remettre « dans l’axe »).
    J’aime beaucoup le concept de « Pardon authentique » ; celui que l’on m’enseignait quand j’étais jeune me semblait plutôt un pardon « tout en toc » et je n’ai vraiment compris et accepté cette notion que lorsque j’ai écrit le mot ainsi : PAR-DON (que le don soit pour moi ou pour quelqu’un d’autre).
    Merci à vous pour les cadeaux que vous nous faites.

    • Bonjour Christiane, merci pour votre commentaire. Je comprends bien, c’est parfois plus compliqué quand il s’agit de nous-mêmes et nos propres souffrance, surtout physique, comme vous dites. C’est parce que notre attachement à notre souffrance (toujours une information très difficile à avaler!) est plus dissimulé. En essayant de prendre de la distance avec notre souffrance, nous essayons aussi de prendre de la distance avec le petit soi qui les ressent, et notre petit soi n’aime pas ça! Il peut même nous faire ressentir les souffrances en mode « turbo » juste pour que l’on sache qu’il est là et bien « vivant ». Alors on fait avec encore plus de douceur et tendresse envers nous-mêmes et on sourit gentiment à notre confusion… et petit à petit on retrouve l’apaisement derrière la souffrance. C’est tout un chemin!

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