Comment lit-on Un cours en miracles ?

Index:
Première lecture du livre
Pour une lecture nuancée

A la première lecture du livre

Une lecture aléatoire du livre
Si vous abordez Un cours en miracles pour la première fois, nous suggérons qu’au lieu de commencer au début du livre avec le chapitre 1, vous feuilletiez ses pages d’une façon aléatoire, dans la première partie (le texte), la deuxième partie (le livre d’exercices) ou le manuel à la fin. Le début du livre, jusqu’au chapitre 6 du texte à peu près, est assez ardu à comprendre. Par la suite, le langage devient plus fluide et les idées s’enchaînent d’une façon plus facile à suivre. Ouvrir le livre à plusieurs endroits différents, c’est avoir plus de chance de tomber sur un passage parlant pour vous.

L’essentiel est que vous trouviez des passages qui vous touchent, que vous ressentiez l’esprit de l’auteur derrière. Il y a une expérience au-delà des concepts et des mots, une sagesse et une profondeur qui peuvent nous échapper si nous démarrons notre exploration d’une façon trop logique, en voulant tout ‘comprendre’. La vraie puissance de ce livre s’opère à un autre niveau, tout comme une grande œuvre d’art. Prenez donc le temps d’essayer, en premier lieu, d’apprécier ce livre comme une œuvre d’art avant de l’utiliser comme un outil pédagogique. Votre expérience en sera d’autant plus riche et satisfaisante.

Une lecture lente et progressive
Kenneth Wapnick, proche collègue de l’écrivain du Cours et qui l’a enseigné pendant presque quarante ans, comparait souvent Un cours en miracles à une grande œuvre d’art, comme une symphonie de Beethoven ou de Mozart. On peut lire le Cours avec l’intellect, en essayant de comprendre comment il fonctionne, la relation entre ses différentes parties et ses concepts, comme on peut décortiquer la neuvième symphonie, par exemple. Mais la vraie appréciation, la vraie expérience du Cours, vient avec le temps, après plusieurs lectures, en prenant du recul et en saisissant la mélodie, le fond, de cette grande œuvre. Derrière tous ces mots, il y a une vérité silencieuse que nous apprenons à éprouver au fur et à mesure que nous nous ouvrons de l’intérieur à son message. Une première lecture rapide ne va pas révéler tous ses secrets ; la vraie richesse du Cours réside dans une appréciation de l’ensemble de cette œuvre profonde et nuancée. Nous vous conseillons de prendre du temps pour le lire, pour apprendre à l’apprécier sur différents plans.

De la frustration, de la persistance
Le lecteur peut facilement éprouver de la frustration en lisant Un cours en miracles. Nous n’avons pas l’habitude d’un livre qui entrelace des sujets aussi différents et complexes, sautant d’une idée à une autre sans finir son explication, mélangeant le langage de la psychologie moderne à des termes bibliques et composé de phrases qui ne se conforment pas aux règles de syntaxe habituelles. Il faut persister. Si vous êtes bloqué par un passage, sautez la section ou même le chapitre, pour retrouver une partie du texte qui vous semble plus compréhensible. Les lecteurs expérimentés constatent que, en revenant sur la section qui posait problème, ils la comprennent mieux ou réussissent à la placer dans un contexte plus nuancé.

La difficulté à saisir les idées du Cours
Notre difficulté à comprendre le message de ce livre ne réside pas dans une déficience intellectuelle en nous. L’œuvre n’est pas trop compliquée ni embrouillée, comme nous pourrions le penser. Notre difficulté est liée aux idées contenues dans ce livre.

Vous lisez trois fois le même paragraphe, chaque mot et chaque phrase sont compréhensibles, pourtant à la fin du paragraphe vous ne pouvez pas dire de quoi il s’agit ? Il y a comme une sorte d’« évaporation » du sens dans votre esprit ? C’est normal, et peut arriver fréquemment. Encore une fois, c’est lié aux idées présentées dans la section concernée.

Les pensées contenues dans ce livre sont profondes et dérangeantes et le langage symbolique dans laquelle elles sont exprimées est puissant. Le plus souvent, c’est notre résistance, un manque d’envie inconscient de saisir le message de ce Cours qui nous bloquent. Quelque chose en nous éprouve une réaction contre les idées et les messages du livre. Ce phénomène est très typique. Il faut persister et développer plus de patience envers nous-même et ce Cours. Les idées deviendront plus claires avec l’approfondissement de notre apprentissage.

La résistance
En effet, une partie importante de notre esprit ne souhaite pas comprendre le vrai sens des phrases et des paragraphes. Les concepts du livre se heurtent à des principes fondamentaux en chacun, nous présentant des notions à l’inverse de notre façon d’éprouver la vie. Nous pensons que certains passages sont incompréhensibles, or, en réalité, nous éprouvons de la résistance à ce qu’ils nous disent. Nous ne voulons pas les comprendre et accepter la vérité qui nous dérange derrière les mots.

Il est presque impossible d’étudier cette philosophie sans connaître ce genre de difficulté de lecture. Nous apprenons au fur et à mesure comment parcourir cette œuvre, comment éviter ce genre de réaction face aux informations présentées. Notre peur de son contenu n’est pas justifiée. Encore une fois, Un cours en miracles est une très belle symphonie que nous apprenons lentement et progressivement à apprécier et à saisir dans sa totalité. Le lecteur grandit et évolue au fur et à mesure de sa lecture, mais ça prend du temps. Si vous constatez ce genre de blocage, vous pouvez écouter les enregistrements gratuits sur ce site ou ceux qui sont en vente dans notre boutique. Le fait d’entendre un enseignant parler de ces notions d’une façon claire et ludique peut aider à surmonter une peur inconsciente des messages du Cours.

Lit-on ce livre en commençant au début ?
Vous pouvez commencer au début avec le premier chapitre, et le lire jusqu’au chapitre 31. Mais, si vous abordez le livre pour la toute première fois, vous pouvez aussi l’ouvrir à n’importe quelle section pour trouver de l’inspiration. L’essentiel est de trouver quelque chose dans ces 1 200 pages qui vous parle, qui vous met en relation avec la richesse dans cette œuvre, qui vous donne envie de continuer votre exploration. Une fois que vous aurez établi une relation profonde avec l’œuvre, vous ressentirez automatiquement la meilleure façon de progresser. Si vous décidez de vous engager sur ce chemin, vous devez, par contre, à un moment ou un autre, lire le texte du début à la fin.

Faut-il faire le « Livre d’exercices » ?
On peut bénéficier d’Un cours en miracles en lisant uniquement la partie texte (la première partie du livre). Mais le vrai processus de transformation de l’esprit commence en faisant les leçons du Livre d’exercices (la deuxième partie du livre). Celui-ci comporte un programme de 365 leçons, dont la seule règle est de ne pas faire plus d’une leçon par jour. Vous trouverez des informations importantes, quant à votre travail avec les leçons, dans l’introduction au Livre d’exercices. Vous pouvez aussi lire l’article sur ce site Comment faire le Livre d’exercices qui ne remplace pas toutefois l’introduction dont on vient de parler.

Peut-on faire uniquement le Livre d’exercices, sans étudier le texte ?
Pas vraiment. Les leçons commencent le processus d’ouverture de l’esprit à une façon différente de réfléchir et de percevoir les situations de la vie, mais c’est juste un début. Le texte nous donne la raison pour laquelle nous faisons les leçons. Il explique, en particulier, le fonctionnement de l’esprit, ce qui nous aide à comprendre l’origine de nos difficultés à faire les exercices et à accomplir le but du livre : le défaire de notre identification avec l’ego.

Quand faut-il commencer le Livre d’exercices ?
Chacun ressentira quand il est prêt à commencer la période d’un an d’exercices. Il n’y a pas de règle. Nous suggérons de lire un livre comme Introduction à Un cours en miracles par Kenneth Wapnick, puis de commencer la lecture du Cours lui-même, et l’inspiration viendra pour commencer les leçons.

Conseils pour une lecture nuancée du livre

Un cours en miracles est un livre de la philosophie spirituelle. Il contient beaucoup d’idées et de pensées philosophiques qui peuvent mener à confusion et être comprises à plusieurs niveaux. Nous avons mis, ci-dessous, quelques suggestions en rapport avec ces difficultés de lecture, que vous pouvez découvrir maintenant ou après avoir lu quelques chapitres du Cours.

Comment traiter les idées contradictoires contenues dans le Cours ?
Le Cours contient des idées qui peuvent sembler contradictoires. Un exemple, parmi bien d’autres, est le concept de Dieu. Tout d’abord, le Dieu du Cours n’est pas celui de la Bible – il n’y a aucun jugement ni aucune capacité d’exclusion dans le Dieu du Cours. Nous apprenons dans cette philosophie que « Dieu nous aime, que nous Lui manquons et qu’Il a envoyé une réponse à notre condition de séparation ». Mais nous lisons ailleurs dans le texte que Dieu n’est pas un « être », qu’Il n’a pas une conscience séparée qui peut nous reconnaître individuellement ou qui peut intervenir dans le monde, et qu’Il existe dans un état de la plus grande abstraction, en dehors du temps et de l’espace. Comment comprendre ces deux idées différentes du seul et même concept ?

Comprendre le contexte : une échelle
Ce double usage du symbole de Dieu peut nous déranger si nous ne comprenons pas le modèle d’une échelle utilisé par l’auteur pour présenter ses idées. Le Cours s’adapte à notre niveau. Si nous sommes débutants sur le chemin, il nous présente des idées que nous pouvons comprendre et utiliser, qui se conforment à notre perception actuelle de l’univers : « Nous sommes des personnes, Dieu nous connaît et nous parle, et nous Lui parlons » par exemple. Une fois que nous avons travaillé avec les concepts pendant un certain temps, alors le Cours nous présente des idées plus sophistiquées, dans cet exemple : « Nous ne sommes pas des personnes mais pur-esprit abstrait et intemporel, Dieu n’est pas un être, Il existe complètement en dehors du temps et de l’espace, ne connaît pas le monde, et n’entend pas les mots ».

Le Cours nous présente une nouvelle vision de l’univers vers laquelle nous sommes censés évoluer, et les idées et les symboles se transforment progressivement en fonction de cette nouvelle compréhension de l’existence. Une idée destinée à nous informer en haut de l’échelle va nous sembler incompréhensible et confuse en bas de l’échelle. Une idée en bas de l’échelle sera supplantée par une autre plus abstraite et plus complexe plus tard. L’auteur nous demande d’être patient et de ne pas fermer notre esprit à un message subtil qu’il essaie de nous communiquer, un message qui transforme l’esprit par palier.

Comprendre le contexte : les deux niveaux
En rapport avec cette idée d’une échelle, le Cours nous présente deux niveaux de connaissances : une réalité purement métaphysique en dehors du temps et de l’espace, que nous pouvons appeler Niveau 1 ; et un autre niveau de perception basée dans ce monde, Niveau 2. Selon le Cours, seul le Niveau 1 est réel ; le monde est le domaine de l’illusion.

Mais pour nous instruire, et du fait que notre perception est figée pour l’instant dans ce monde (Niveau 2), le Cours parle souvent des choses de la vie ordinaire comme si elles étaient réelles. Le Cours parle de nos frères, des événements de la vie, des choses spécifiques de notre monde, etc. Rien de tout ceci ne doit être pris au premier degré. Nous serions confus si nous n’identifions pas le niveau correct auquel correspond une phrase ou une idée. Nous pouvons facilement penser que le Cours est contradictoire si, d’un côté, il nous dit que ce monde n’est pas réel, mais de l’autre qu’il se passe des choses horribles dans ce monde dont nous devons être conscients, par exemple. Il faut donc prendre du temps pour apprendre l’utilisation des concepts et du langage pour bien placer les idées à leur niveau approprié. Dans cet exemple, nous devons d’abord traiter les événements sinistres de ce monde comme réels parce que c’est notre expérience ; puis, nous comprenons plus tard qu’ils ne sont pas la réalité. Mais nous ne pouvons pas avancer vers la deuxième étape sans passer par la première. Kenneth Wapnick avait pour devise : Il ne faut pas sauter d’étapes. D’abord Niveau 2 « Tout ceci est réel – nous regardons bien nos réactions au monde puisque nous pensons qu’il est réel ». Puis Niveau 1 « Seul la réalité abstraite existe – je mets en question mes réactions au monde que je pense si réel. »

Il suffit de connaître le contexte
Si le lecteur est confus par ce qui semble une contradiction entre deux idées, ceci est le plus souvent dû au contexte employé pour exprimer et développer les idées du Cours. En prenant du recul, en pratiquant une vue d’ensemble, et en apprenant mieux son utilisation des concepts et aussi de son langage, le lecteur arrive à mettre les idées dans leur contexte correct. Ceci forme, à la fin, un ensemble cohérent, d’une très grande poésie et sophistication. Si nous attendons une explication linéaire et cartésienne des idées, nous serons très déçus et souvent confus et frustrés ; si nous cultivons un peu de patience, nous pouvons arriver à cette vision globale qui nous récompense par une belle expérience d’une œuvre remarquable.

Qui est le ‘tu’ à qui s’adresse son auteur ?
Un niveau initial d’apprentissage démarre dès notre première lecture du Cours quand nous voyons l’auteur nous parler à la deuxième personne du singulier, ‘tu’. Au fur et à mesure que nous avançons dans notre lecture, nous comprenons que l’auteur ne peut pas être en train de parler à notre identité personnelle ordinaire, à ‘moi’ dans mon ‘corps’ dans ‘ma’ vie personnelle. Le Cours explique à de multiples reprises que le corps n’existe pas, ainsi que le monde dans lequel semble vivre le corps. A qui parle l’auteur, alors, si ce n’est pas à « moi » dans ce corps ?

Toute la philosophie du Cours est basée sur l’idée que nous n’avons pas une seule identité, mais deux. Nous sommes tous familiers avec l’image dans le miroir que nous appelons ‘nous-même’. Nous avons aussi une autre identité non-physique, notre véritable Identité, notre véritable être. La petite identité de nos corps individuels n’est pas notre vraie réalité, ni notre identité.

Le processus du Cours consiste justement à nous aider à réduire cette identification avec le faux soi, à diminuer la conscience que l’image dans le miroir est ‘nous’ sans aucun doute. Cette grande Identité que nous possédons n’est pas individuelle et personnelle, mais collective ou plutôt jointe avec tout autre esprit, formant un ensemble, une Unité. En réalité, nous apprend le Cours, il n’y a qu’un seul Esprit qui paraît s’être séparé de son origine. Cet Esprit semble s’être scindé en sept milliards de morceaux indépendants et différents (les femmes et les hommes), une prétendue séparation qui donne l’apparence d’un ensemble de vies individuelles dont « je » suis une partie .

Il est important d’apprécier ce basculement de la petite identité individuelle et corporelle à notre grande Identité dans une Unité parfaite et abstraite, pour comprendre le sens du Cours. Mais attention : on ne nous demande pas de faire ce basculement, qui est le travail d’années de pratiques, mais de vouloir le faire, ou au moins d’apprécier la difficulté de le faire. Si nous lisons le Cours en pensant que l’auteur parle à notre petit être individuel incarné sur terre, nous risquons de faire de multiples erreurs de compréhension qui vont sérieusement compromettre notre application de ses idées. Nous allons penser que le narrateur veut que nous fassions des choses précises dans ce monde ici (« je dois changer de partenaire, changer de travail, sauver le monde »), or le seul changement que nous devons faire est uniquement dans notre esprit. Malgré le langage du livre, les conseils et les consignes de l’auteur ne sont pas destinés à nous faire faire des choses dans ce monde ici, un monde qui s’apparente à une illusion. Tout l’apprentissage est destiné à être appliqué au niveau de l’esprit. Une fois notre esprit transformé, il s’exprimera dans ce monde de la façon la plus aimante possible.