L’Académie du mois de mars 2013:
Désherber nos jardins
La fondation pour Un cours en miracles, Temecula, USA
A noter :
Il faut être averti avant de faire une lecture de ces notes dans lesquelles Kenneth Wapnick enseigne la psychologie pure d’Un cours en miracles. C’est la psychologie qui nous donne toute la structure et la méthode pour arriver au but du Cours, notamment une expérience de la paix de Dieu. C’est dans l’application de cette psychologie que se trouvent nos difficultés et nos obstacles. Kenneth est connu pour son style direct et sa pédagogie qui ne laisse pas de marge de manœuvre pour se cacher. Le public se trouve souvent désarmé, ses secrets les plus profonds dévoilés, tout déguisement enlevé. L’effet sur les participants est déroutant. Nous sommes à la fois dépourvus de moyen de défense contre la clarté de ces paroles, mais aussi profondément émus et soulagés d’être débarrassés enfin du fardeau de nos mensonges. Faire un stage avec Kenneth est, en fait, tout un travail. Qu’on l’écoute attentivement ou d’une oreille, on n’échappe pas à un sentiment d’avoir reçu une communication importante. Dans ces quelques phrases ci-dessous, j’essaie de distiller les messages les plus importants d’une semaine passée en compagnie de ce maître de l’enseignement spirituel.
Partie 1 :
Le titre du stage vient d’un soliloque de Hamlet dans la pièce de théâtre du même nom de Shakespeare.
· Nos esprits sont remplis de mauvaises herbes qui nous empêchent de voir les fleurs. Ce n’est pas l’absence de fleurs qui est le problème mais les mauvaises herbes que nous persistons à cultiver à la place. Nous devons focaliser toute notre attention pour identifier et enlever ces intrus dans notre jardin.
· Les mauvaises herbes sont toutes les pensées de jugement, différence, culpabilité et particularité individuelle. Les belles fleurs sont toutes nos pensées de pardon, égalité, compassion et acceptation.
· Puisque nous ne voulons pas voir les herbes, nous les refoulons et nous ne les voyons pas. Enfouies dans l’inconscience, elles sont par la suite automatiquement projetées à l’extérieur sur les personnages qui peuplent nos vies. « La projection fait la perception. » Ou, la perception est le résultat d’une projection et non pas d’une simple observation comme nous le pensons. Nous regardons d’abord à l’intérieur avant de regarder vers l’extérieur. Notre perception est toujours une interprétation et jamais un fait.
· La solution n’est pas dans ce monde qui est « un désert sec et poussiéreux où les animaux affamés et assoiffés viennent pour mourir. » (W-pII.13.5:1)
) La solution est dans notre esprit. C’est là où se trouvent le problème et la solution. Le monde ne change pas. Ce sont nos pensées qui changent. Nous choisissons trop souvent de cultiver les mauvaises herbes à la place des fleurs.
· Nous ne savons même pas que nous avons un esprit décideur. Comment travailler avec un esprit dont nous ignorons l’existence ? L’apprentissage est indirect : nous nous observons dans les situations de contrariété et nous cherchons un certain changement de perception.
· Ken nous a parlé des règles pour la prise de décision. « J’ai dû prendre la mauvaise décision, parce que je ne suis pas en paix. » (T-5.VII.6:7)
Mon malheur/ma contrariété est causée par une décision que j’ai prise, et non pas par ce qu’une autre personne m’a fait.
· « Je ne suis pas en paix. » Nous devenons conscients de ce qui se passe en nous ; c’est comme ça que nous commençons le processus d’enlever les mauvaises herbes.
· Ken nous a cité plusieurs passages tirés des œuvres de Freud pour expliquer la véritable nature de l’esprit de l’homme (l’ego). L’être humain ne s’intéresse qu’à satisfaire ses besoins et à éviter la douleur. Si nous ne regardons pas cette condition innée en nous tous, rien de ce que nous ferons ne marchera.
· Ce que je vois dans le monde est une projection de ce qui est en moi. Ce qui est important n’est pas ce que je vois, mais la façon dont je le vois. En réalité, il n’y a que deux choses à voir chez mon frère : une expression d’amour ou un appel à l’amour. Une perception qui différencie la qualité d’une autre personne et la mienne va finir par être une expression de haine. Ceci ne veut pas dire qu’on doit être d’accord avec tout le monde ; mais nous n’avons pas besoin de les attaquer et les juger du fait qu’ils aient un autre point de vue.
· La façon dont je vois le monde détermine mon expérience. On ne nous demande pas de denier notre expérience du monde, mais le système de pensée qui est à l’origine de la perception du corps et de ses expériences. Nous dénions la véracité de nos jugements. Nous transformons nos pensées et nos expériences, mais lentement, en transformant la haine et l’exclusion en amour et inclusion.
· Nous regardons au-delà des différences superficielles. La première loi de l’ego est qu’il y a une hiérarchie d’illusions (certaines illusions sont plus néfastes ou difficiles que d’autres, et donc plus difficiles à pardonner). Une pensée qui différencie est fausse.
· La clé est la motivation. On ne fait rien si on n’est pas motivé, et donc Jésus utilise nos points de motivation. Il sait que nous voulons être heureux, mais la façon dont nous cherchons le bonheur dans le monde et le petit soi ne marchera jamais. Donc il doit nous montrer d’abord combien nous sommes misérables et malheureux ici, malgré nos efforts. Le vrai problème est que nous aimons être misérables et malheureux, car au moins il y a un ‘moi’ en tout ça. Jésus veut nous apprendre que nous ne sommes pas ce petit soi, mais nous chérissons encore notre petite identité. Il doit nous montrer que ce petit soi n’est pas une source de bonheur mais de malheur.
· Les mauvaises herbes dans nos esprits ne poussent pas toutes seules ! Nous les nourrissons régulièrement, chaque fois que nous nous différencions des autres par les jugements, les rancunes et les critiques. Nous devons voir que ces différences ne nous enlèvent pas l’amour et la paix de Dieu. Nous démentons que les problèmes sont signifiants, car nous leur avons donné toute la signification qu’ils ont pour nous.
· Nous avons seulement à donner un peu de place pour que nos fleurs puissent pousser, en enlevant les mauvaises herbes.
· Si nous ne regardons pas en direction des mauvaises herbes, elles poussent à profusion. Quand je ne fais pas attention, je me trouve à critiquer et à exclure sans savoir le dégât que ceci cause à mon état d’esprit. Le pire, c’est que je pense que je suis heureux quand je juge et j’attaque – c’est pour ça que je le fais. Je ne vois même pas que je suis malheureux.
· Il faut simplement voir toute cette activité de l’esprit sans la juger. Nous voyons d’où ça vient, et nous décidons que nous ne voulons plus le faire.
· Ne justifie pas tes jugements, c’est tout.
· Nous cherchons à voir la connexion entre notre esprit et notre ressenti personnel. La cause de mon ressenti est toujours dans un choix à l’intérieur.
· Une partie de moi adore ma douleur. Il est essentiel sur ce parcours de commencer à être conscient de cette partie de nous qui se réjouit dans la douleur. C’est pour cette raison que nous sommes tous souffrants. S’il n’y avait pas de ‘gain secondaire’, nous ne souffririons pas, nous resterions en paix. Il est impératif que nous apprenions à voir la folie absolue de ce système de pensée. C’est uniquement quand nous voyons clairement le fonctionnement de notre esprit que nous pouvons arrêter tout ceci.
Deuxième partie à suivre bientôt…
2 Commentaires
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Merci Bernard pour ces belles « est – sens » florales rapportées du jardin américain.
Patricia de Valbonne.