« L’inchangeable » chez mon frère

Extrait du texte : « L’inchangeable réalité »

« Le miracle est le moyen de démontrer que toutes les apparences peuvent changer parce que ce sont des apparences, et qu’elles ne peuvent avoir l’inchangeabilité que la réalité entraîne. Le miracle atteste que tu es sauvé des apparences en montrant qu’elles peuvent changer. Il y a en ton frère une inchangeabilité qui est au-delà à la fois de l’apparence et de la tromperie. Elle est obscurcie par les vues changeantes de lui que tu perçois comme étant sa réalité.

Le rêve heureux à son sujet prend la forme de l’apparence d’une parfaite santé, d’une parfaite délivrance de toutes les formes de manque, et d’être à l’abri des désastres de toutes sortes. Le miracle est la preuve qu’il n’est lié par aucune forme de perte ou de souffrance, parce qu’elles peuvent si facilement être changées. Cela démontre qu’elles n’ont jamais été réelles et qu’elles ne pouvaient pas provenir de sa réalité. Car celle-ci est inchangeable et n’a pas d’effets qui puissent être altérés par quoi que ce soit au Ciel ou sur la terre. Mais l’irréalité des apparences est démontrée parce qu’elles changent. » (T-30.VIII.2:1-9)

La leçon de cette méditation :
L’idée de « l’inchangeabilité » dévoile l’un des aspects les plus difficiles à comprendre du Cours. Il est évident que la personne que je vois dans mon frère n’est pas au-delà de toute forme de manque, de maladie ou de souffrance. Et donc Jésus ne peut être en train de parler du frère que je vois devant moi dans la rue, dans ma maison ou au travail. Il parle de sa réalité, son esprit, bien au-delà des apparences de personnes que nous voyons devant nous. Encore et encore, Jésus nous dit que ce monde n’est pas réel et n’est pas la réalité, car le « Ciel » – cet espace magnifique d’unité parfaite dans l’abstraction de l’esprit – est la seule et unique réalité. Notre façon d’accéder à cette vision du monde réel est de transformer notre perception des autres. Au fur et à mesure que nous observons nos perceptions des autres, figées dans la maladie et la souffrance, nous pouvons admettre notre erreur et ouvrir la porte un peu plus vers cette autre vision.

Mais si le processus semble simple, il n’est pas pour autant facile et nous devons nous méfier de toute pensée insinuant que nous y arriverons facilement. Car, en regardant vers la réalité de mon frère au-delà de l’image de son corps (vers son esprit abstrait), je dois faire la même chose avec la personne que je vois dans la glace (moi !). Mes souffrances ne sont pas ce que je pense, non plus. Mon sentiment de manque, mes maladies, mon agacement et ma tristesse, tous ces sentiments doivent être remis en question. « Je ne suis jamais contrarié/agacé/désespéré/apeuré pour la raison à laquelle je pense », selon la leçon 5 du Livre d’exercices. Ce processus me mène face à mon désir profond de continuer avec ma vie familière de souffrance – après tout, c’est la mienne, et j’y suis attaché ! Et il me fait confronter ma peur de l’Amour, dans la présence duquel mon individualité n’a pas de place ou de réalité. Selon cet énoncé du Livre d’exercices, Mon Soi est tout, joint dans cette Unité parfaite et entièrement aimante, mais mon soi n’est rien (Lex-pII.358.1:7).

(Méditation sur laquelle ont travaillé les participants lors de notre stage à Paris, « Une vision d’éveil » dont le CD est disponible sur la page ‘Boutique’)